dimanche 16 mars 2014

Santiago...

Santiago du 13 au 16 mars
Quel contraste après Valparaiso. Certes Santiago est une grande capitale moderne, très étendue aux pieds de monts enneigés. Beaucoup de très hautes tours émergeant dans une brume de pollution ce qui n'empêche pas la ville d'accueillir aujourd'hui les épreuves cyclistes et d'équitation des jeux olympiques Panaméricains.


Il semblerait qu'elle se calque culturellement sur d'autres capitales et de ce fait attire beaucoup d'étudiants, d'artistes.  Cependant, dans la rue, à part un quartier qui porte le nom de Bella vista,  cette ville nous est apparue comme rigide, avec beaucoup de pauvreté,  pas très heureuse à l'image des habitants qui ont un fond d'oeil nous semble t il toujours très mélancolique.

Notre hébergement était dans un de ces immeubles très imposants du centre de la ville. Une énorme bâtisse qui compte à l'intérieur des paliers et couloirs d'étages phénoménaux,  permettant aux enfants de jouer au ballon sans descendre dans la rue.


Pas grand chose à voir de particulier : des musées racontant l'histoire du Chili mais s'arrêtant au suicide d'Allende, un marché aux poissons assez impressionnant par la taille des produits en particulier des moules Malton grandes à l'unité comme ma main, et des images d'Épinal de Santiago qui perdurent : les hommes tambours qui à trois suffisent à donner l'impression qu'une fanfare de 20 personnes traverse la place, les cireurs de chaussures, les joueurs d'échecs dans la rue tous les après midi et au milieu de tout ça des petits stands où se vendent ...et s'achètent des codes civils, codes du travail ou de l'eau ! Très étonnant !

Petite pensée pour Loic notre roi des échecs

Petite pensée pour ma cousine Véronique. ..



C'est dans cette grisaille ambiante que nous avons décidé ce matin d'aller visiter un parc mentionné en quelques lignes dans notre guide mais inconnu des plans de l'office de tourisme de Santiago. Nous décidons alors d'y aller en taxi avec Alexandra (qui fait un tour d'Amérique du sud d'1 an) et Jean Jacques son papa venu la rejoindre pour 3 semaines. Le premier taxi nous dit ne pas connaitre et nous plante là ! La deuxième ne connait pas non plus mais veut bien tenter de nous emmener au numéro de rue qu'on lui fait lire dans notre guide. C'était très loin mais 1h après nous voici arrivés. Nous sommes au Parc de la paix inauguré en 1994 sur le terrain de la maison Grimaldi, lieu de détention et de torture de 1973 à 1978 sous la dictature Pinochet.
La maison elle même a été détruite en 1978 par la DINA police secrète de Pinochet, pour détruire un maximum de preuves. Cependant, avec les témoignages de quelques survivants, une réalité a été redonnée à ce lieu très émouvant.
Plus de 4000 personnes ont été détenues et torturées dans ce lieu, 250 ont disparues après semble t il avoir été emmenées à Grimaldi.

Le portail par lequel les fourgons frigorifiques dans lesquels on enlevait les gens arrivaient, est aujourd'hui toujours fermé et la clef a été scellée dans la serrure.



Un bouleau a été planté dans un carré de pelouse à l'emplacement de chaque cellule de détention.



Un parterre de rosiers a été replanté (1 rosier pour chaque femme détenue) là où il y avait une roseraie dont le parfum apaisait la douleur des prisonniers selon le témoignage de suivivants...



Beaucoup d'émotion en voyant ce magnifique arbre aux branches duquel les prisonniers étaient suspendus pour certaines tortures..



Ce qui est étonnant c'est que ce jardin est mitoyen de grandes maisons d'où on ne pouvait pas ne rien entendre...





Voilà, Cao Santiago...


A l'heure où vous lirez cet article nous serons dans l'avion qui nous déposera sauf intervention d'extra terrestres, à l'île de Pâques. 
Sans doute pas d'internet là où nous serons, donc à dans une semaine...
Vacances ;-)


2 commentaires:

Annick et Denise a dit…

Emouvant cet article....Un autre genre d'émotions vous attend probablement à l'Île de Pâques. Au cas ou vous pouvez vous connecter : dans la grande rue d'Hanga Roa le restaurant Té Moana sert une soupe Thaï absolument excellente, le pisco sour est pas mal non plus ! Plein d'autres bonnes tables à découvrir aussi. Bon séjour avec les Moaïs et un grand bonjour à Lulu si vous l'avez comme guide.

Unknown a dit…

Votre article m'a rappelé le film magnifique de Pablo Larrain, "No". Un bijou du cinéma qui se passe au moment de la chute de Pinochet.
Continuez à voyager les filles, ça nous fait aussi voyager.
Hervė (du Phare, qui veille aussi sur votre periple)