mercredi 16 juillet 2014

On avait oublié de vous dire...

Pendant notre séjour aux Fidji nous avons eu l'occasion de "rencontrer" deux curiosités.
Après avoir coupé le tropique du Capricorne en Argentine, nous êtres tenues de part et d'autre de l'équateur au nord de Quito, les Fidji donnent la possibilité de jouer à "retour vers le futur" !

En effet, la ligne de démarcation de changement de date se situe grosso modo le long du meridien 180 séparant Alaska et Russie et descendant à travers le pacifique. La ligne n'est pas tout à fait rectiligne pour permettre aux quelques iles/états qui seraient "traversés" d'avoir une certaine cohérence de date sur leur territoire. Aux Fidji il y a, sur une de ses îles la plus à l'est, un panneau qui permet de jouer avec le temps ! Si on se cale au milieu, le temps s'arrête ?

En allant aux iles Samoa par exemple l'avion ne mettrait que 2h mais on repasserait à hier...
Quel serait l'impact sur nos rides ? :-)

Deuxième "curiosité", en bord d'une petite route, la tombe d'un fidjien pourtant mort il y a un bon nombre d'années et qui détient un record du monde dont tout le monde s'accorde pour dire qu'il ne sera jamais battu.

Voici donc le jeu de l'été : de quel record s'agit il ?

Vous avez une bonne semaine pour donner vos réponses, le temps qu'on se retrouve en zone internet haut debit car l'internet tombe souvent en ce moment sur ces îles, nous ne pouvons consulter facilement que les mails (pas de navigation internet comportant images et videos sauf moment très ponctuel).
Ça va donc vous faire des vacances ! Bisous ;-)

samedi 12 juillet 2014

Kava, boue et jungle ...

Viti Levu, du 9 au 12 juillet

D'après les témoignages vidéos ou écrits que certains nous ont adressés pour nos anniversaires (les vidéos nous ont fait pleurer de vous voir c'est malin !) il semblerait que vous aimez quand on vous raconte nos galères. Alors, pas de chance, car Pacifique rime avec "pas de panique" et nos derniers post bien cool ont dû vous endormir ! Mais les vacances sont finies, on se réveille ...

Après une bonne dizaine de jours de farniente nous revoici reparties, pour cette fois ci, faire un tour de l'île principale des Fidji et le tout en petit car...cela faisait un moment qu'on n'avait pas utilisé ce moyen de transport. Et pour tout dire c'est parfait pour préparer notre cerveau à la conduite à gauche qui nous attend avec notre camper van (nom anglais du camping car qui est un anglicisme qui ne signifie rien en anglais !) en Australie, NZ.
Pas facile les premières heures de voir le chauffeur prendre les ronds points sur la gauche, d'aller prendre la voie en contre sens quand on veut tourner à droite à un carrefour... c'est un coup à prendre mais je me dis quand même que pour une majorité de droitiers cette gymnastique neuronale ne peut pas ne pas avoir d'impacts sur la façon de voir les choses, sur le point de vue que l'on peut avoir du monde en général... c'est peut être la raison pour laquelle les anglo saxons nous semblent si différents ;-)
Pas facile non plus de se remettre à l'anglais car ici on jongle avec l'accent anglais fidjien, l'anglais des australiens, des néo zélandais, des britanniques, des canadiens et des nombreux jeunes allemands ...

Au programme de ces derniers jours, une découverte des Fidjiens des montagnes assez différents de ceux des lagons. Tout d'abord ces villages sont très influencés dans leur habillement ou nourriture par la population indienne qui est arrivée à partir de 1879 aux Fidji pour travailler dans les champs de canne à sucre. Mais on retrouve quand même dans les coutumes locales un esprit tribal comme en Nouvelle Calédonie (et sans doutes d'autres îles du coin mais que nous ne connaissons pas). Une fois quittées les localités de bord de mer avec leurs Resorts touristiques et les femmes en bikini sur les plages, on ne traverse pas les villages de l'intérieur des terres sans respecter certaines règles qui ne semblent pas que folkloriques.

Ainsi,  quand on s'arrête dans un  village avec l'intention de se promener il faut premièrement porter un sarong (paréo) couvrant les jambes (homme comme femme - le pantalon long ne suffit pas) et avoir les épaules couvertes mais la tête découverte.
Puis, on demande à rencontrer le chef du village pour avoir son autorisation de circuler. De la maison commune où il se tient, il vous crie que c'est OK (enfin c'est rare qu'il dise non) et le chef du groupe de visiteurs ou vous même si vous êtes tout seul entre par la première porte de la maison commune pour aller saluer le chef et s'asseoir à côté de lui. Le reste du groupe ou la deuxième personne du couple si vous êtes 2 entre par la deuxième porte et va/vont s'asseoir le long des murs de chaque coté du chef.
Alors, évidemment ^^,  le chef des visiteurs en groupe ou en couple ne peut être qu'un homme. Que se passe-t-il si ce sont 2 femmes qui se présentent ? Comme pour la coutume en Nouvelle Calédonie, il n'y a pas de cérémonial de prévu !
Bon, nous, nous étions avec 8 autres personnes et un londonien a fait office de chef de notre groupe de visiteurs.
Dans la maison commune nous avons alors procédé à la cérémonie du kava. C'est un breuvage non alcoolisé mais très très relaxant (!) voire également laxatif si bu en grande quantité, qui est fait à partir de la racine du kava.
C'est une variété de poivrier qui possède des propriétés anesthésiantes, myorelaxantes, stimulantes et euphorisantes ; un effet anti-dépresseur a été mis en évidence récemment. Le Kava est bu traditionnellement dans toutes les îles du pacifique mais surtout Vanuatu, Wallis, Nouvelle Calédonie et Fidji.
Tout commence par des discours de différents membres du village qui répondent au chef des visiteurs sur l'honneur des uns et des autres à se recevoir et se connaître. Puis à tour de rôle tous les visiteurs se présentent,  prénom,  d'où on vient, ce qu'on fait dans la vie et patati et patata.
Puis commence la fabrication du kava. On nous remercie d'avoir apporté une racine de kava, puis il y a un long moment (dans la vidéo on vous a raccourci la chose !)  d'essorages répétés de la racine qui a été râpée et arrosée d'eau. Enfin, il est temps de déguster le breuvage.
Personne n'est obligé d'en boire et c'est tant mieux diront certains ! On claque une fois dans ses mains pour signaler qu'on veut du breuvage. On t'apporte alors un bol en noix de coco contenant du kava, tu dis "Bula chief, Bula everybody" et tu bois pendant que les autres claquent 3 fois des mains et tu dis Vinaka (merci) en rendant le bol et c'est au tour du suivant qui aura claqué une fois des mains.


Cette cérémonie était un peu folklorique pour montrer comment est la tradition. Mais ensuite, en visitant le village on a été accueillis dans une maison où ils faisaient le kava avec un groupe de travailleurs d'un autre village et hop, nous voilà embarquées pour des chants et danses et une deuxième distribution de kava sans costumes mais toujours la même histoire de claquement de mains !



Puis c'était le moment de déjeuner,  tous les plats sont posés sur une grande nappe à terre et on partage tout (comme en Inde ou Sri Lanka semble t il). Beaucoup de mets à base de tarot : la racine comme une pomme de terre,  la tige en râpé un peu comme du concombre avec du lait de coco et les feuilles qu'ils appellent épinards en beignets super bons.



L'après midi les enfants du village ont proposé une descente de la rivière sur de grands radeaux de bambous mais bon, vu l'excitation des gamins on a préféré rester sur la rive et prendre les volontaires en photo avec leur appareils. Tout le monde était ravi :-)


Il était temps de repartir mais non sans avoir refait une cérémonie de kava identique à celle de l'arrivée sauf que cette fois ci on ne dit pas "Bula chief" mais "moce chief" (au revoir). Bon Fab n'a bu qu'un bol à l'arrivée, moi j'en ai bu 2 fois à l'arrivée mais qu'un fond de bol au départ. Moi je dis que ce n'est pas mauvais mais Fab trouve que cela a un goût terreux pas très ragoûtant :-)
Super journée, avec des gens charmants, des enfants qui jouent tous ensemble sur la place herbeuse du village, qui manient la machette pour un oui ou un non : creuser un trou pour planter un poteau et jouer au volley, décapiter une noix de coco ... à priori il ne manquait de doigt à personne !



Dans ce tour de l'île,  nous avons également fait un matin, un trek de 4h dans ce qu'ils appellent la jungle.  Très sympa même si un peu trempées puisqu'il a fallu traverser 6 rivières avec, selon, de l'eau jusqu'à la cheville ou jusqu'à l'aine. Ils ne t'en parlent pas avant de partir histoire que tu t'habilles en conséquence car ici de toute façon on est toujours tout habillé dans l'eau (on avait déjà constaté ça sur d'autres îles du pacifique ou en Indonésie). Malheureusement,  comme dans tout trek en groupe, on marche à bonne cadence, en regardant bien où on met les pieds et du coup on n'a pas le temps de regarder le paysage ou de s'extasier sur les fleurettes ou zozios. C'est certain que lorsqu'on part seulement toutes les deux on met 2 fois plus de temps que ce qui est prévu mais au moins on profite ! Bon, c'était quand même sympa et de toute façon ce trek là on ne l'aurait jamais osé toutes seules.



et au bout de la rivière... la mer !

Le tour de l'île s'est terminé aujourd'hui par la remontée de la côte nord et de ses grands champs de canne à sucre (exploitation pour le sucre et la fabrication du Rhum Bounty - Rhum fidjien 58° - pensée pour Nathan)


et une séance de bains de boue chaude. Hummmm, c'est bon pour la peau ;-)


Enfin, nous avons passé une fin d'après midi à jouer avec les 28 enfants d'une maison de vie pour orphelins. On est loin des orphelinats lugubres parfois vus à la télé. Ici, il s'agit d'une grande maison où les gamins vous prennent par la main pour vous montrer leur chambre (quand même 4 à 6 par chambre) et vous emmènent jouer dans le jardin à la balançoire, au ballon ... bref des gamins !

Voilà, désolées,  tout s'est bien passé,  pas de galères... ;-)
Nous avons passé 4 jours à faire des coucous de la main depuis le bus au gens sur les bords des routes et à lancer des Bula toutes les 30 secondes... et finalement on s'y fait vite de faire attention aux gens et de leur signifier qu'ils ne sont pas transparents, qu'on les a vus et que nous sommes, ma foi, contentes de croiser leur regard.

Ce soir, retour à Nadi dans un petit appartement car on a besoin de temps en temps de se sentir un peu comme dans un chez nous. Au programme : grande lessive, préparer notre séjour aux Tonga, régler divers détails d'intendance et profiter d'un bon réseau internet pour tenter des Skype ! Are you ready ?

jeudi 10 juillet 2014

La page de Fab - 13 - Vacances fidjiennes

Îles Yasawa,  Fidji du 27 juin au 9 juillet

Nous sommes sur une île dans une bure (maisonnette fidjienne) au bord de l'océan pacifique et nous ne faisons rien de nos journées, ce qui ne nous était presque pas arrivé depuis que nous sommes parties.

C'est d'ailleurs en faisant ma promenade sous marine quotidienne en PMT que j'ai pensé que nous étions à 5 mois de voyage pile... un anniversaire de plus !

Une fois sortie de l'eau et sur la plage, seules, sous les cocotiers de notre coin de paradis, je mesure le chemin parcouru, au sens propre comme au figuré.

Au sens propre cela donne 8 pays traversés, des milliers de kilomètres avalés sur la route la mer ou dans les airs, toutes sortes de paysages admirés, passant du niveau de la mer à 5000 mètres d'altitude , des déserts à l'océan, plein de gens très sympathiques rencontrés, des villes arpentées, des musées, des églises et des sites prestigieux visités.

Au sens figuré pour moi cela donne un style de vie complètement différent, ne pas bosser comme une dingue 6 jours sur 7, ne pas donner ou recevoir des dizaines de coups de téléphone par jour, ne plus avoir les yeux et les doigts rivés sur un ordinateur, ne plus avoir de maux de tête et dormir beaucoup mieux et beaucoup plus. Que de chemin parcouru personnellement pour tout ça aussi....

Toutefois on ne se refait pas tout à fait. Même loin de tout je me pose toujours plein de questions à propos de tout et n'importe quoi, je pense encore au boulot, (et qu'est-ce que ça peut m'énerver car j'ai une remplaçante en or - merci Halima) et je pense bien évidemment sans cesse aux gens que j'aime, famille, amis et même collègues de boulot qui sont si loin en me demandant ce qu'ils font, comment ils vont, et tout et tout.

Une part de moi pense que ce que je vis est merveilleux, top, sublimissime (une vie que je souhaite à tous de connaître tellement c'est fabuleux) et une autre part pense que c'est de la confiture donnée à un cochon car il me semble que je n'apprécie pas à sa juste valeur tout ce que je vois et la chance que jai de les vivre. Bref encore très compliquée, comme toujours.

Il faut dire que quelquefois, (ne criez pas), je finis presque par être blasée. J'oublie de m'arrêter sur ce qui est beau, de me dire que c'est beau et qu'il faut le regarder.

En tous les cas, je me dis souvent que je ne regrette vraiment pas la décision que l'on a prise de tout vendre et de se donner cette chance. Ce que je regrette c'est de ne pas avoir assez de sous pour faire un petit aller/retour en France histoire de voir nos garçons, Marylou et vous tous qui nous manquez. Ce que je regrette aussi c'est que personne ne puisse venir nous rejoindre sur notre parcours.
Je regrette aussi, pour des raisons financieres, d'avoir inclus les destinations des Fidji, Tonga et Nouvelle Calédonie dans notre périple, ce sont plutôt des destinations de vacances, pas forcément des destinations pour des tourdumondistes.Ce sont des destinations vraiment tres chères et avec notre budget nous ne pouvons nous permettre de faire tout ce qui nous ferait envie, je trouve cela frustrant.

Mais bon, en attendant, puisqu'on y est, on profite quand même de farniente, baignades, vie sous marine avec raies manta, poissons et superbes coraux splendides à 2 mètres de la plage, eau chaude et limpide, essai de paddle, snorkeling (même Isa s'y est remise).



1,2,3, plouf !!!

Bon, vous me connaissez,  rien ne me résiste,  non mais !

Tout plein de cadeaux des fidjiens : collier special pour l anniversaire d'Isa avec chanson,
 langouste et petit dîner spécial offert par la direction car pas toujours de l'eau dans notre bure...

Obligée de le laisser car pas autorisé à l'entrée future en Australie,  mais elle vous en fera à son retour 
Gilet + frite : elle ne pouvait pas couler mais un peu peur quand même..

Il faut  vous dire qu'au début l'idée de m'arrêter de tourner m'angoissait un peu voire même beaucoup ! Être sur une ile quasi déserte, sans électricité la moitié du temps (il faut économiser le fuel du générateur), sans internet ni réseau téléphonique..... ça m'affolait presque. En fait le temps est passé très vite. En plus des baignades nous avons beaucoup lu. Pour moi un livre par jour (vive les  liseuses qui permettent de stocker mais bonjour le budget lecture !!!! ).

Finalement, quand on s'arrête un moment, on s' aperçoit que voyager c'est physiquement fatigant. On bouge tous les jours, on se lève souvent tres tôt, on marche beaucoup, (ce qui nous change de nos fesses collées à nos chaises de bureau). Bref un tout autre rythme. Évidemment, je sais que les travailleurs vont me trouver gonflée de dire ça mais c'est vrai. Tous ceux que l'on croise et qui font la même chose que nous le disent aussi. Faire un tour du monde c'est fatigant. Pour tout vous dire j'avais même perdu 4 kilos sans faire de régime, du jamais vu !

Mais bon, aux Fidji, c'est vraiment des vacances. On ne visite rien, sauf les fonds sous marins et un petit village, on se laisse vivre et on fait du gras !!!! Ici c'est petit déjeuner, déjeuner, tea time avec gâteaux et dîner (repas tous très copieux) tous les jours car sur ces iles il n'y a pas de commerce, on est obligatoirement en pension complète dans les hébergements où nous sejournons. De plus comme c'est nos anniversaires en tout genre on s' offre des petits cocktails pour fêter ça. Bref, va falloir que ça s'arrête bientôt sinon je vais devoir changer toute ma garde robe. Et même si elle n'est pas très fournie ça m'embêterait quand même.

Pour se déculpabiliser on se dit que dans notre camping car pendant 4 mois en Australie et Nouvelle Zélande on se fera légumes grillades pour rattraper tout ça ! Avec une petite bière quand même ????Ce matin il s' est mis à pleuvoir assez fort pendant que j'étais sous l'eau. Isa m'a dit que tous ici se sont mis à sauter de joie sous les trombes d'eau... ça a duré une heure... et c'est déjà fini. Leurs réserves d'eau très basses (par moments nous avions très peu voire pas d'eau du tout pour nous laver) ont, nous l'espérons,  peut être repris un peu de volume.

Et voilà, les 10 jours aux Yasawa c'est déjà fini. Ce soir nous entamons un tour de 3 jours de Viti Levu une des deux îles principales des Fidji puis il nous restera deux jours pour préparer les Tonga. Si certains veulent nous rejoindre il est toujours temps....

vendredi 4 juillet 2014

Bula, bula, Bonjour les Fidji !

Îles Fidji du 28 juin au 15 juillet

Fidji, voici une destination qui évoque (en tout cas pour ma pomme) le paradis sur terre, le rugby et le parfum dont je me suis aspergée pendant des années !
A 2 heures de Nouméa nous avons atterri sur l'ile principale. L'archipel compte près de 330 îles (1/3 inhabitées) pour une population totale de 840 000 Fidjiens ...autant vous dire que chaque île ressemble un peu à une île déserte :-)
Dès l'aéroport nous avons été frappées par la super gentillesse désintéressée des gens qui vous lancent des "Bulaaaa! " (=bonjour, bienvenue) avec du sourire plein les yeux et cette première impression ne s'est pas démentie depuis. Deuxième chose curieuse quand on arrive , c'est le fait que les hommes portent des jupes. Pas des jupes mi pareo/mi sarouel comme en indonésie, non de vraies jupes portefeuilles (appelées Sulu), noires ou bleues marines arrivant à mi mollets un peu poilus.



Pour les 10 premiers jours nous avons choisi d'aller dans les îles Yasawa, un chapelet d'une vingtaine d'îles qui sont desservies par un petit ferry qui chaque matin remonte pendant 5 heures tout l'archipel s'arrêtant à chaque île habitée et redescend l'après midi pour recommencer le lendemain. En basse saison on peut prendre un billet combiné bateau et hébergement et ainsi aller d'île en ile un peu comme on veut. Nous sommes arrivées au démarrage de la grosse saison et les peu nombreux hébergements qui existent étant quasi tous complets, nous ne ferons donc que 2 îles en 9 jours, de quoi laisser le temps de faire connaissance.

Nous voici donc à Nacula, une île montagneuse de 2000 habitants répartis sur 4 villages. Pas de routes à l'intérieur de l'île, seulement quelques sentiers pédestres utilisés par les touristes. Les locaux ne se déplacent qu'en barques à moteur de baies en baies sur leur île ou dans le lagon pour rejoindre les îles les plus proches. Un vrai trafic ! L'une part droit devant, une autre revient par la droite pour descendre 3 mamies et finalement repartir en longeant la côte pour disparaître derrière la pointe qui cache la baie voisine... ça n'arrête pas mais le tout à petite vitesse, tout en zénitude, sans un éclat de voix mais avec souvent des éclats de rire ou des chansons.

Quand ils chantent c'est à pleine voix, celle des gens qui n'ont pas de voisins à déranger, qui n'ont que le lagon à enchanter. Ça prend aux tripes surtout quand ils arrivent en groupe dans le noir de la nuit.



Quand ils chantent et dansent ils rameutent de leur village voisin les mamies pour la danse et les papy pour la guitare et le chant. Les chanteurs et guitaristes se positionnent assis par terre en cercle derriere les danseurs. On est loin des groupes de jeunes et beaux jeunes gens qui illustrent les dépliants touristiques mais leur joie de danser et chanter est, à l'évidence, la même que lorsqu'ils avaient 20 ans même s'il manque maintenant parfois quelques dents !



Sur cette île il y a 2 structures d' hébergement pour les touristes : "le Blue lagon" qui propose un service d'hôtellerie assez proche des normes occidentales et juste à côté le "Oarsman's Lodge", où nous sommes, qui, à sa construction, avait sans doute l'objectif d'être comme le Blue Lagon mais qui au fil du temps et des embruns est un lieu un peu défraîchi, pas au top de la propreté selon nos critères mais qui vous accueille comme dans une famille. D'ailleurs cette structure est la propriété d'une association des familles du village voisin et ce sont des habitants du village qui s'occupent de ce lodge. C'est un peu comme l'accueil en tribu en Nouvelle Calédonie.

Ici, tout le monde mange le menu défini par la cuisinière selon ce que l'un des pêcheurs du village aura rapporté de sa sortie nocturne dans le lagon.

Tout le monde s'installe à la même table et "Nuya" s'occupe de chacun comme si on était ses enfants. Le soir après diner elle organise des courses de crabes (en fait se sont des petits Bernard l'Hermite) qui font hurler de joie les petits mais aussi les grands. Ici, on ne tarde pas à aller se coucher car il n'y a pas de bar ni de boites de nuit !

Hier, Nuya nous a emmenées nous présenter le village où elle habite avec ses parents, son frère chef du village, et une bonne partie du personnel du "Oarsman's Lodge" . II est à 20 mn en barque, sous les cocotiers et donne sur une baie comme de bien entendu. Il est certain que lorsqu'on voit les paillotes ou maisons de tôles, au sol de terre battue ou planches de bois recouverte de nattes où trône toutefois une belle télé, on comprend tout de suite que les chambres un tant soit peu rafistolées que nous occupons - au prix d'un 4 étoiles en Bretagne - lui semble, à elle Nuya, ETRE un 4 étoiles ! ! Même si on le savait déjà, car en France on peut déjà le constater mais en voyageant c'est flagrant, on vérifie très vite que tout est relatif :-)


En haut à gauche la seule "boutique" de l'île
En bas à gauche l'église catholique du village, on est loin des ors de St Pierre de Rome
En haut à droite la maison du chef
En bas à droite la maison de Nuya
Dans son village il y a l'école de l'île. Du coup, même si l'île ne fait que 8 miles sur 3 miles les enfants des autres villages sont ici en internat et ne rentrent dans leur village que le week end. L'école ne vit qu'avec la redistribution faite par les 2 resorts hôteliers de l'argent des touristes hébergés sur l'île + l'argent des volontaires qui viennent participer pour 1, 2 ou 3 semaines à des programmes éducatifs dans l'école (cela nous aurait bien plus de faire ça mais nous ne parlons pas assez bien anglais) + l'argent que les visiteurs de l'école peuvent déposer dans une urne dans une classe de l'école.


Quand nous sommes arrivées à l'école c'était l'heure de la récréation. Passé britannique oblige, tous les enfants sont en uniformes (robes pour les filles, jupes pour les garçons). Pour la cour de récréation ils ont au choix le terrain de rugby ou la plage. J'ai eu une petite pensée pour notre copine Isa qui enseigne sur l'île de Sein où les enfants jouent peut être aussi sur les rochers à la recré ?
En haut derrière les poteaux de rugby les bâtiments de l'internat
En bas à droite les maisons des profs
Une classe est restée quelques minutes pour chanter et danser, ils ont déjà du coffre !

Alors que fait on sur une ile quasi déserte ?
Le matin on est appelés au petit dej à 8h au son du " tambour" de bois. Les jours où nous ne sommes que 6 clients ça va assez vite mais depuis 2 jours un groupe australien d'une vingtaine de collégiens assez mal "poulis" comme dirait Marilou,  a débarqué avec 2 profs et leurs propres enfants en bas âges. L'un des profs semblait être pasteur, il y avait souvent des prières avant les repas... était ce pour demander au seigneur que le service soit un peu plus rapide ? En tout cas, pas vraiment de résultats : que nous soyons 6 ou 30 une seule personne apporte les assiettes une à une, avec sourire et nonchalance. .. après tout, c'est vrai, n a t on pas la journée devant nous ?
Ensuite c'est le départ en barque vers des lieux poissonneux à voir en Palmes-Masques-Tuba (PMT ou snorkeling) ou des caves marines.

Les poissons adorent être filmés !

On peut aussi partir en kayak ou paddle sur le lagon ou bien encore aller au village dire Bula et acheter un bracelet ou une étoile de patchwork (spécialité décorative fidgienne) aux voisines de Nuya et attendre 1 h sur la plage qu'on pense à revenir vous chercher. On peut également rester dans son hamac à lire 2 pages en 2 heures car on joue à la concierge à regarder qui arrive et repart en barque ou à expliquer à l'un des chiens de la baie que " oui, oui t'es mon copain, mais bon tu m'tiens chaud là dis donc !.




Arrive midi : petit lunch léger et chanson d'adieu aux partants du jour (oui je sais ça fait un peu "Les bronzés" mais le club Méd s'est inspiré me semble t il de ces traditions d'accueil des iles du pacifique). Il est 13 h : à l'horizon le Yasawa FIyer arrive. Les barques de l'ile emmènent les partants jusqu'au ferry et reviennent avec les nouveaux arrivants. Tout le monde est là pour la chanson d' accueil et lancer un retentissant "Bula " ! Je dois avouer que j'ai une petite tendance, depuis mon hamac et à travers mes lunettes de soleil à essayer de repérer dans ce débarquement de touristes une Dominique Lavanant ou un Michel Blanc !



Vers 15h, l'hydravion de ceux qui ne prennent pas le ferry amerrit dans la baie et dépose ses passagers quasi dans les chaises longues réservées devant leur chambre du "Blue Lagon" (jamais d'hydravion pour le 0arsman's Lodge !)

16h : Un massage fidgien (réalisé en majorité avec le plat de l'avant bras, les coudes et les pouces) sur la plage ? Pour l'instant le vent "hivernal" (eh oui ici c'est l'hiver) de l'après midi ne m'a pas encore décidée à tenter l'expérience (malgré ça j'ai quand même une super sinusite et Fab une bronchite de feu).

Voilà ! 19h , le soleil est couché depuis une bonne heure, c'est l'heure d'une bière,  du dîner où on fait la causette avec les nouveaux. Pas toujours facile de les comprendre ces australiens, mais ce qui est rassurant c'est que même entre eux parfois ils n'ont pas toujours l'air de se comprendre instantanément (genre un bon vrai marseillais qui parlerait avec un alsacien et un québécois ;-))

Au final, parmi tous ces arrivants nous avons aimé discuter avec Gabriel Italo/Suisse qui venait de passer plusieurs mois en Australie pour apprendre l'anglais (partant de zéro, objectif atteint à priori en 6 mois vu l'aisance avec laquelle il discutait avec les australiens) et connaître le Pacifique.

Son intention est de poursuivre ses études dans le tourisme. Charmant et intéressant et surtout parlant un peu français ce qui pour l'instant n'est pas négligeable pour nous !

Avez vous remarqué ?
Moins on en fait dans ce voyage (au grand desespoir de Fab qui fait de gros efforts pour se satisfaire de rien) plus j'ai de choses à vous raconter !

Et maintenant ...5 jours sans internet !