samedi 30 décembre 2017

Comuna 13

Medellin
27 dec

Dans le dernier article nous nous sommes largement étendues sur la politique de transport de la ville de Medellin donc je vous épargne un nouveau laïus sur ce sujet ;-). Cependant, pour aller à la rencontre des quartiers et en particulier de la Comuna 13 nous avons pris tous les moyens de transport : metro, tramway, metrocable (comme des remontées mécaniques au ski), bus, escalators. ..et nos pieds !

La vue depuis le metrocable est assez impressionnante car elle permet d'appréhender la densité et la complexité des barios ainsi que la pauvreté des constructions qui plus on monte sur la colline plus sont précaires.




Une des personnes qui nous accompagnait à la découverte de la Comuna 13 nous racontait que lorsque le metrocable avait été inauguré, sa maman était sortie pour la première fois de son quartier depuis 3 ans.

Ce bario ne connait la paix que depuis 5 ans, c'etait un des plus violents de Medellin du fait d'affrontements entre les Farc qui tenaient le quartier et d'autres groupes. La musique et le street art ont permis à toute la population de se redresser après des moments où de nombreux habitants sont morts dans des assauts. Chaque dessin raconte un évènement particulier ou appelle un espoir.

Pendant l'ère Escobar on contait environs 8000 morts par an mais après sa mort, même si les chiffres sont divisés par deux la ville comme tout le pays subit une violence inouïe ...




A lire absolument cet article qui résume très bien l'histoire et le présent de ce quartier qui nous a très bien accueillies.

http://www.clique.tv/comuna-13/

Et des photos nous en avons des dizaines car tout ce quartier regorge de fresques en tout genre ...alors en voici quelques unes :-)

un des jeunes du quartier parmi les plus talentueux















Medellin et les paisas

Medellín
Du 23 au 27 déc

Medellín. ..ah ! ce mot, cette ville est pour nous, français, synonyme d'insécurité, d'un melange entre FARC et narquotrafic bref des années 70 debut 90 sanguinaires que Pablo Escobar a fait vivre à la ville (8000 morts en moins de 10 ans) et à tout le pays. Même si un quartier porte encore son nom et que pour certains paisas (habitants de Medellin) cet homme reste pour eux une sorte de Robin des bois qui a installé des sanitaires, des hopitaux, ecoles... dans nombreux barios et distribuait de son argent aux pauvres, nous n'allons pas vous parler de cet homme car les colombiens ne méritent pas qu'il prenne la "vedette" des récits des voyageurs (même si cet épisode de la vie du pays est abdolument ahurissante, extraordinaire et si vous avez l'occasion de voir la série "Narcos" ne manquez pas de la regarder car de l'avis de tous ici c'est une fiction reportage extrêmement fidèle à la réalité).

Revenons donc à Medellín qui se prononce d'ailleurs Médejine, ville fondée en 500 par les indiens et occupée des les années 1500 par les espagnols.
Nous y sommes arrivées vers 8h du matin, vivantes mais bien fatiguées après une nuit épique en bus déjà racontée. Direction la guesthouse que nous avions réservée, douche, petite sieste et nous voila parties à la découverte de la ville. Nous avions choisi de résider à 2 pas du centre. Donc, une fois notre pâté de maison tranquille dépassé, nous voici plongées dans...un véritable cataclysme. Une sorte d'immense marché non organisé où en plus des commerces normaux et de leurs déballages en terrasse avec micro et ampli tonitruants, s'ajoutaient des centaines de vendeurs ambulants, des voitures, des colectivos et bien entendu les piétons. ..nous devions être environ 10 au m2. Et les piétons portaient des quantités de sacs, des vélos d'enfants empaquetés, des peluches de 2 mètres et par dessus tout ça s'arrêtaient pour acheter un verre de mangue coupée au citron poivré et salé ou un grand verre de jus de canne à sucre... Pour tout dire, nous n'avons pas bien vécu ce moment, encore hantées par l'idée que la ville n'était peut être pas secure et stressées d'être portées par cette foule après une semaine de sérénité au désert de Tatacoa ou San Agustin... Nous avons mis 2 heures à nous sortir de ces quartiers et sommes finalement rentrées à la guesthouse perturbées sans avoir eu la moindre envie de sortir notre appareil photo.

Mais heureusement que l'être humain est doté d'un cerveau ! Évidemment que d'aller se promener le samedi de la veille de Noël dans des lieux commerçants c'est une très mauvaise idée où qu'on soit dans le monde !
Alors je me suis inscrite sur un groupe Facebook des français et francophones de Medellín et j'ai lu ce qu'ils se racontaient entre eux. Ils avaient l'air tellement heureux de vivre ici que nous nous sommes dit qu'il fallait qu'on reparte à zéro, qu'on découvre Medellín et ses habitants avec un état d'esprit moins conditionné par nos peurs françaises. ..et là... tout a changé !
Sur la page du groupe on a repéré Cathy, jeune française qui à la suite d'un visa travail vacance à Medellín a décidé de rester y vivre et de mettre à profit sa formation tourisme en montant des projets touristiques avec les communautés des quartiers "invisibles" de Medellín. Alors nous l'avons contactée et lui avons demandé de nous accompagner dans un tour qu'elle propose en cette période de Noël à savoir découvrir le centre ville et son histoire et les extraordinaires iluminations de Noël dont la ville fête les 50 ans cette année.



La ville de Medellín s'est énormément transformée à partir de la fin du Narco trafic avec la mort d'Escoblar en 1993. Cependant avec la fin du trafic c'était toute une vie économique qui se transformait. 8000 personnes (3000 tueurs)  travaillaient pour Escoblar et donc étaient payées, mieux payées que la moyenne des travailleurs de Medellín. Cet argent faisait vivre énormément de monde au final. Cette activité disparue, le risque était que tous les quartiers dits "invisibles" pour l'état, les barios bidons villes des colines allaient se retrouver encore plus isolés, avec encore moins de ressources et tournés uniquement vers la délinquance pour survivre. Le pari de la ville de Medellín a alors été de lancer un désenclavement ultra rapide de ces quartiers en construisant des lignes de métro aerien, de tramway, de métro câble (funiculaire), escalators pour escalader les colines, Nord Sud et Est Ouest qui entrent jusqu'au plus profond des quartiers. 

Permettre d'atteindre le centre de la ville, les points de services publics en 15mn au lieu des 2 ou 3 heures avant. Et ces moyens de locomotion permettent aux barios de descendre mais également au reste du monde de monter. Et c'est ainsi que de nombreux projets communautaires ont commencé à voir le jour afin que ces quartiers puissent mettre en valeur les compétences, la culture que les habitants ont développées au fil des années dans des conditions de vie très difficiles.

Les habitants de Medellín sont très fiers et respectueux de leurs transports publics. Nous avons été très surprises de constater que des rames de métro qui ont plus de 10 ans donnent l'impression d'être neuves. Pas de grafitis, de rayures, de chewing gum collés, de papiers qui trainent...il faut dire aussi qu'à chaque station il y a sur chaque quai un agent de nettoyage permanent ainsi que 2 policiers, idem aux stations du tram ou du métro câble et même aux 5 paliers du grand escalator qui gravit la colline de la comuna 13 par exemple.



Revenons à notre visite du centre ville avec Cathy. Le vieux centre colonial a souvent subi des incendies et il ne reste pas grand chose des vieilles maisons blanches telles que nous avons pu les voir dans une exposition de photos anciennes. 



Autour de la gare on retrouve la grande place de l'ancien marché elle même à côté des grands entrepôts aujourd'hui rénovés. C'était un ensemble économique autour duquel s'est développé tout un grand quartier commerçant. Aujourd'hui, seul le quartier commerçant reste. La gare est devenue une banque (il n'y a plus de chemins de fer en Colombie depuis 1992), la place du marché est devenue en 2005 une place artistique dite place des Lumieres (en opposition à son ancien nom Place des vices), les vieux entrepôts (conçus par l'architecte francais Carré) inspirés des batiments des fermes de café, sont rénovés et abritent des administrations. 



Lors de la transformation de Medellín après 1993 un grand nombre de bâtiments administratifs ont été construits et regroupés ici. C'est à 2 pas de la station principale vers laquelle convergent tous les transports publics, ainsi pas besoin de courir la ville si on a besoin de faire une démarche administrative. De nombreuses sculptures évoquent le passé et le renouveau de la ville. 



L'une d'entre elles, très imposante rend hommage aux peuples indigènes.



Puis on passe par toutes les rues qui nous ont stressées le premier jour. Beaucoup mieux ;-) Les gens boivent, mangent, vous disent Buenas en souriant, jouent à une sorte de casino palets... tu lances 200 pesos et si ta pièce tombe au milieu d'une case alors tu gagnes la somme indiquée sur cette case sinon c'est le maître des palets qui récupère ta pièce. ..évidemment j'ai joué et j'ai perdu !



Puis on passe devant une drôle de petite église où les troncs pour les oboles sont incorporés au mur et il y a un bouton de coffre fort pour que le curé récupère les dons. 



Cette petite placette est également celle qui reste pour les prostituées. Il y a 20 ans tout le quartier était mal famé mais en rénovant chaque place, en montant des projets culturels sur chacune d'entre elles, en proposant du wifi gratuit à tout le monde en ces lieux, les activités sont devenues plus ludiques, plus familliales, plus touristiques...

Tout en se promenant on a bu des jus et également du café de... Colombie. Bizarrement les colombiens apprécient depuis peu le bon café. Contrairement à d'autres pays producteurs, la Colombie ne faisait que produire et exportait la baie sans entamer le processus de séchage, torréfaction etc... Aujourd'hui de nombreux producteurs maîtrisent le processus complet et les colombiens commencent à apprécier le café noir.

La nuit étant tombée nous sommes parties vers le nord de la ville dans un immense parc où les illuminations de Noël sont installées pour la cinquantième année. C'est un super spectacle d'installations lumineuses, de spectacles de lumières sur l'eau auxquels s'ajoutent des prestations de troupes d'artistes de rue.. évidemment tout est gratuit et il y a foule. Et là on commence à comprendre que nous françaises, nous sommes un peu conditionnées par les événements terroristes vécus ces derniers années. ..aucun controle à l'entrée du parc, les voitures vont et viennent à toute vitesse, les colombiens n'ont plus peur de rien... leurs années terroristes sont derrière eux et ils en profitent mais nous on regarde mine de rien autour de nous. 




Cela ne nous empêche pas de goûter à tout plein de spécialités de Noël comme des beignets de fromage en boule avec une crème à base de noix de coco râpée et avec lesquels on boit de la bière dans laquelle on a pressé un jus de citron vert et qu'on boit dans un verre aux bords salés. ..pas fan :-( 



En revanche Fab a bien aimé l'aguardiente (eau de vie anisée à base d'alcool de canne) et les obleas nappées de caramel de lait mais sans le fromage râpé et le coulis de mûres qu'ils y ajoutent normalement. l


Cette journée avec Cathy a été très riche, nous ne pouvons malheureusement pas tout raconter... l'industrie textile encore bien vivante (peu de vêtements made in China dans les boutiques), les activites minières en particulier le marbre, la culture florale dont les fameux oiseaux du paradis, le cinéma installé dans la coupole d'un bâtiment qui ressemble à une église mais ne l'a jamais étée et qui est sensé representer les palaces europeens (?^^),



la place Botero où trônent 23 sculptures offertes en 2003 par l'artiste colombien qui à l'occasion a également offert 5000 entrées au musée de la ville pour des enfants de la région , 



les chivas (camions typiques colorés colombiens) qui à Medellín sont maintenant des lieux de fêtes (il suffit d'en louer un et d'inviter des amis pour danser, boire et manger tout en roulant dans la ville).... 



Bref, cette ville est d'un dynamisme, d'une modernité étonnante et il n'y a qu'une seule chose à retenir : la vie est loin d'être facile pour tous les habitants de Medellín mais ils sont entreprenants, débrouillards, aimables, gentils comme tous les colombiens et c'est très agréable en effet d'être à Medellín, ville qui s'est vue decerner le prix de la "Ville la plus innovante" par le Wall street journal en 2015 devant New York et Tel Aviv.


Enfin à lire :

http://m.quebec.huffingtonpost.ca/2017/01/31/visage-medellin_n_14521978.html

Demain on s'intéresse aux quartiers et particulièrement au Comuna 13 devenu très célèbre grâce  aux talents de ses habitants. ..

lundi 25 décembre 2017

La page de Fab - 29 - Conduite colombienne

21 dec


Et voilà, il est 7 heures 4 du matin et je viens de me réveiller d'une courte, très courte nuit dans le bus à 2 étages que nous avons pris hier à 15 heures à San Agustin pour aller en 18h à 727 km de là : Medellin.

Quand nous avions réservé nos places il ne restait que celles de devant, les panoramiques du 1er étage et nous étions toutes contentes... mais je crois que j'ai compris pourquoi il ne restait que celles là.

Dans un bus à 2 étages quand vous êtes en haut et que ça balance de droite à gauche sur une route pleine de virages vous avez mal au coeur, normal, on commence à connaître ! Mais quand, en plus, vous êtes en Colombie et  que vous voyez la route, alors vous avez la frousse, vraiment !

Pourtant, ici, il y a tout comme chez nous : des écoles de conduite, les interdictions de doubler,  des lignes continues qui sont ici même des doubles lignes, des lignes blanches sur le côté,  des ronds points, des laisser passer, des indications de virages dangereux mais, comment dire.... ils auraient pu tout autant ne rien mettre.

Le bus file, double en klaxonnant pour signaler à ceux qu'il dépasse de ralentir même si c'est interdit de doubler,  se met sur la file de gauche pour prendre un virage en épingle à cheveux à droite mais là sans klaxonner pour se signaler à celui qui vient éventuellement en face et il en vient, s'impose dans les ronds points ; bref, il fait ce qu'il veut, le plus gros est le roi.

Alors déjà vous ne dormez presque pas à cause de la trouille mais en plus les Colombiens sont assez naturels donc bruyants. Avant chaque arrêt dans un terminal il y a la dame du bus qui n'est là que pour annoncer à voix tonitruante la gare où on arrive et pour réveiller ceux qui doivent descendre. Pourtant, en prenant nos réservations de sièges nous indiquons la station où on veut descendre donc elle sait qui va où et pourrait très bien discrètement réveiller ceux qui sont concernés.

Il y a ceux qui se parlent comme si personne ne dormait, ceux qui répondent au téléphone en mode haut parleur puisqu'ici ça se fait beaucoup,  celui qui vous réveille car il mange des trucs dans un paquet qui fait un bruit énorme à chaque fois qu'il plonge la main dedans et qui prend bien son temps et qui va bien au fond de la brique de jus d'orange avec sa paille et que vous avez envie de tuer.
Il y a aussi ceux qui reniflent,  ceux qui ont comme indication de réception de sms le bruit d'une bille qui tombe et qui roule...

Et ce matin toujours dans les virages, comme nous sommes samedi, il y a ceux qui s'entraînent à vélo dans leurs belles tenues comme chez nous. Mais ici pas question de rouler sur la route ils restent sur le bas côté derrière la ligne blanche à la queue leu leu.

Comme curiosité il y a aussi les voitures ou les camions qui à Medellin sont arrivés par une voie d'accès à la 4 voies périphérique pour prendre de l'essence à la station qui se trouve juste à l'entrée. Mais, plutôt que de sortir de la station sur la voie rapide, ils préfèrent repartir par où  ils sont venus en marche arrière sur des centaines de mètres, sans se soucier des voitures qui descendent cette voie d'accès à la voie rapide...

A la lumière du jour on voit des camions avec une roue dans le fossé...

Bon il reste 60 kms et on se dit qu'on va quand même y arriver mais qu'on va peut être prendre l'avion sur le prochain long trajet.



Sérénité agustinienne

Villavieja > San Agustin
17 au 21 déc

Nous continuons notre route vers le sud en prenant un pickup qui nous descend à Neiva, puis un minibus où nous trônons à côté du chauffeur pendant 7 heures jusqu'à Pitalito et enfin sautons à nouveau dans un pickup tellement chargé que nous devons tenir notre gros sac moitié à cheval dans le vide et cela pendant 45 mn pour enfin arriver à San Agustin. 


Et immédiatement nous sommes ravies.

Déjà, sur le chemin qui nous a amenées jusque là, nous n'avons rencontré que des colombiens super gentils, serviables...soucieux de nous faire un peu plus de place dans les pick up, de savoir d'où on venait, de nous faire gouter leurs inévitables petites bouchées de pain au fromage... bref on papote, on papote et cela fait passer le temps.



San Agustin est une petite ville toute blanche et verte aux toits de tuiles qui s'accroche à une colline.


Notre auberge est un peu sur la colline au bout de la carrera 13.. il y a de l'eau chaude, une super jolie cuisine bien équipée, plein de gens très accueillants et une superbe terrasse tout en haut avec une belle vue sur la ville.


La ville est animée mais bien tranquila... sauf à 4h du matin car du 15 au 25 déc, une voiture parcourt pendant une heure la ville avec un haut parleur qui chante à tue tête une chanson enfantine de la Natividad... à vous de vous rendormir ensuite !

En Colombie, hormis dans les grandes villes qui se plient aux modes occidentales avec des pères Noel, on décore les balcons et à San Agustin chacun fabrique des anges de la nativité pour l'arborer à sa fenêtre, porte ou balcons. Certains ont des mines bien rigolotes.



L'église de San Agustin se distingue par le fait qu'elle n'est pas blanche mais tout en briques. En ce moment tout le choeur est transformé en une crèche géante. ..



Tout de suite on a bien aimé aller acheter un peu de verduras pour nous faire des salades. A l'auberge c'est un peu l'obsession de tous les voyageurs : manger des légumes à sa façon. .. Filippo le romain a régalé un peu tout le monde un soir avec un minestrone, Carolina l'allemande faisait des beignets de légumes...

Vous l'avez compris les jours ont été bien sympas. Mais si nous sommes venues jusqu'ici c'est que San Agustin est connu pour ses statues mystérieuses. ..

La population indigène à l'origine de ces statues s'est développée du VIème siècle avant Jésus-Christ jusqu'au XIIème siècle après Jésus-Christ. Ces sociétés pré-hispaniques utilisaient pense t on ces statues pour exprimer leurs croyances religieuses. Selon les historiens, le peuple de San Augustin a abandonné ses terres vers le 12ème siècle à cause d'attaques et de menaces d'envahisseurs. Les statues sont aujourd'hui des modèles de technique et de symbolisme classées au patrimoine de l'humanité de l'Unesco.

Les premières ont été signalées par un missionnaire dans les années 1760 qui mentionne que des statues bizarres sont alignées dans le petit village de l'époque.



Cependant ce n'est qu'en 1914 qu'une mission archéologique met à jour des centaines de statues dont la plus grande fait 4 metres de haut. On ne sait pas grand chose de ces statues car elles ne sont accompagnées d'aucun écrit. Dispersées sur un grand territoire autour de San Agustin elles semblent liées à des rites funéraires. Il n'y en a pas deux identiques même si elles manient toutes les mêmes symbole
s.

A l'origine toutes les statues étaient colorées et enterrées sous un monticule de terre où se trouvaient également des tombes, un peu comme si elles protégeaient les morts. Aujourd'hui il en reste très peu de colorées.

Nous avons donc, avec grand intérêt, parcouru le parc archéologique où 300 statues ont été découvertes et/ou regroupées. On y trouve également un chaos de pierres sculptées pour des rites religieux dans le lit d'une riviere. 








Le lendemain nous sommes allées à la découverte des statues colorées qui sont sur une colline près de San Agustin permettant également d'avoir une vue splendide sur le fleuve Magdalena dans sa partie la plus étroite  (en effet c'est à  quelques kilomètres qu'il prend sa source).




Voilou, le temps de papoter encore et encore avec Lucie qui finit son tour du monde et avec Marcel et Clémentine qui nous ont initiées au jeu du Kromino (ah ah ! koitesse ?)


 et il était temps de penser à reprendre la route vers Medellin.

mercredi 20 décembre 2017

Tatacoa

Bogota > Villavieja
15 au 17 déc

Nous revoici de nouveau à Bogota et cette fois-ci nous prenons le chemin du terminal de bus et j'en suis (Isa) ravie. Je ne sais pas pourquoi mais pour moi c'est un endroit qui me sécurise : c'est comme les poumons d'une ville,  il y a du monde, des commerces, des toilettes, des agents de nombreuses compagnies, des voyageurs...et toujours une solution pour tout...du moins c'est le sentiment que j'en ai et c'était déjà le cas lors de notre tour sud américain.
Bien installées, il est 10h et nous prenons la route pour Neiva puis après transfert dans un collectivos vers Villavieja. Normalement 6 heures de route ^^


Bon, ok on part déjà avec 30 mn de retard et la sortie de Bogota prend 2h...pire que la sortie de Nantes. Le long de l'axe de sortie s'étendent des quartiers plus pauvres et moins reluisants que ceux de la Candelaria (voir nos premiers posts de cette Boucle 2017) ainsi qu'une multitude d'entreprises de matériaux. Il y a également des dizaines de vendeurs de cônes oranges de BTP et d'extincteurs ...très bizarre


Puis on attaque la campagne, les contreforts de la Cordillère des Andes, et voyons défiler tout en longeant le rio Magdalena (le plus long - 1700 km -  fleuve de Colombie) les champs de maïs, un peu de cannes à sucres, des cafeiers et des policiers en veux tu en voilà. ... nous avons été arrêtés au moins 4 fois avec fouille des soutes à bagages et deux fois avec inspection de la cabine voyageurs...mais "tranquilla" tout est normal ;-)


Alors à ce rythme nous ne sommes arrivés à Neiva qu'à 18h30, juste le temps de s'entasser à 12 dans un minibus prévu pour 8. Et pourtant sur le chemin plein de virages qui va nous conduire à Villavieja le conducteur va faire monter une jeune femme en la faisant asseoir dos à la route ses genous imbriqués dans les miens. Évidemment ce qui devait arriver arriva : elle vomit plusieurs fois par la fenêtre m'arrosant au passage les genous ;-( 
Bref nous voilà à 20h dans le charmant petit village de Villavieja aux portes du désert de Tatacoa !

Car toutes ces heures de bus n'étaient pas pur masochisme de notre part.  Cette région de la Colombie est très étrange. Elle s'étend sur 300 km2 et plutôt qu'un désert il s'agit d'une forêt tropicale dite sèche. Tatacoa est le nom de serpents à sonnettes nombreux dans ce territoire. Mystérieusement la région était très verdoyante et fleurie (on y trouve de très nombreux fossiles qui le prouve) pour  mystérieusement s'assécher, se dégrader et se raviner formant des mini canyons.
Il y a une zone rouge (la plus jolie à notre avis) du fait de l'oxyde de fer abondant et une zone grise à cause de la silice, beaucoup plus grande que la rouge.
Enfin, on trouve dans ce "désert" de très nombreux cactus Cardon qui peuvent atteindre une quinzaine de mètres et de petits cactus Melo aux fruits très rafraichissants.




Même si les formations ne dépassent pas les 20 mètres il est facile de se perdre dans ce labyrinthe. .. par ailleurs, avec un soleil qui tape à 35°, les deux heures de marche nous ont bien rincées.





Dans ce désert il y a des charognards, des cabris, des serpents, des araignées et des lapins.  

Bizarrement, en profondeur, coulent des petites rivières qui humidifient un peu la surface formant comme un lit asséché de rivière ou dans le desert gris une résurgence en piscine naturelle...


La zone grise est beaucoup plus aride, avec des canyons plys profonds et des formations dites des "Fantômes"




Cette journée aurait pu se terminer par une observation des étoiles dans l'observatoire installé dans ce désert. En effet, situé quasi sur l'équateur et bénéficiant 99% de l'année d'un ciel dégagé sans pollution lumlneuse, le désert de Tatacoa est le point de rencontre de nombreux astronomes et l'observatoire propose des observations aux voyageurs. .. mais bon, nous étions trop fatiguées pour retourner le soir venu dans le désert et sans doute pas assez passionnées d'étoiles et d'explications du ciel en espagnol.
Nous nous en excusons auprès de nos lecteurs ou lectrices qui auraient rêvé vivre cette expérience ;-) 
Comme disait ma maman "cest un peu de la confiture donnée à un cochon" !